Accra, 17 septembre, 2025 / 11:34 PM
Les membres du Conseil National Catholique des Laïcs du Ghana (NCLC) ont exprimé leur soutien à l’appel de leurs évêques en faveur de la déclaration de l’état d’urgence dans les zones affectées par ce qu’ils qualifient de « cancer » de l’exploitation minière illégale dans le pays.
Dans leur déclaration du mardi 16 septembre, les membres du NCLC saluent les membres de la Conférence des Évêques Catholiques du Ghana (GCBC) pour leur « voix courageuse et prophétique », soulignant que les dirigeants de l’Église catholique parlent avec clarté et urgence de ce fléau.
« Le NCLC, Ghana, parlant au nom des laïcs catholiques hommes et femmes dans chaque diocèse et paroisse à travers le pays, souhaite déclarer son soutien total et indéfectible à la récente déclaration publiée par la GCBC sur les effets destructeurs de l’exploitation minière illégale, communément appelée galamsey », affirment les membres du Conseil des laïcs.
Ils ajoutent : « En tant que bras laïc de l’Église, nous nous joignons à nos pasteurs pour appeler le gouvernement du Ghana, nos chefs traditionnels, les hommes politiques, et chaque citoyen à prendre des mesures audacieuses pour mettre fin au fléau du galamsey avant qu’il ne consume l’âme même de notre nation. »
Dans leur déclaration, les évêques catholiques du Ghana ont réitéré leur inquiétude face à la propagation de l’exploitation minière illégale dans le pays et ont exhorté le gouvernement à déclarer l’état d’urgence dans les « zones minières » comme première étape pour faire face à ce défi récurrent qui a suscité des condamnations d’autres institutions ecclésiales.
Décrivant l’exploitation minière illégale comme un « cancer », les évêques ont affirmé que ce fléau est devenu aujourd’hui l’une des afflictions les plus graves de la nation ouest-africaine.
« Ce n’est pas un défi de routine à gérer à coups de demi-mesures ; c’est une urgence nationale nécessitant une réponse décisive et extraordinaire », ont déclaré les membres de la GCBC.
Les évêques catholiques ont expliqué que l’état d’urgence « permettrait des interventions exceptionnelles », incluant l’instauration de couvre-feux dans les zones sensibles, la sécurisation des terres dévastées, le démantèlement des réseaux criminels enracinés, et la mise à l’arrêt des complicités administratives corrompues.
Ils ont affirmé que l’ampleur de la crise justifiait « rien de moins ».
Dans leur déclaration du 16 septembre, les leaders laïcs du Ghana affirment vivre eux-mêmes les conséquences directes de l’exploitation minière illégale : « Nous, fidèles laïcs, vivons dans les communautés où l’impact est ressenti le plus douloureusement. »
Ils témoignent avoir vu des sources d’eau autrefois claires et vitales, désormais empoisonnées au mercure et au cyanure, devenues brunes et mortes.
« Nous voyons des terres agricoles fertiles, qui pendant des générations ont nourri des familles et soutenu des moyens de subsistance, détruites et abandonnées à de béants cratères. Nous voyons nos enfants, qui devraient être à l’école en train d’apprendre pour un avenir meilleur, abandonner les classes pour risquer leur vie dans des puits de mine instables, pour des gains rapides mais éphémères », disent-ils.
Ils ajoutent : « Nous connaissons trop bien les conséquences sanitaires : maladies cutanées étranges, insuffisances rénales, cancers, et d’autres pathologies qui s’infiltrent dans nos communautés par l’eau et la nourriture contaminées. »
Les membres du NCLC soulignent que « le galamsey est véritablement devenu une catastrophe nationale, menaçant non seulement notre environnement, mais aussi la vie humaine, la subsistance des familles et la sécurité nationale. »
Dans leur déclaration, les membres du Conseil des laïcs affirment que l’exploitation minière illégale n’est pas seulement une question économique ou politique, mais aussi une crise morale et spirituelle.
Se référant au Livre des Psaumes : « La terre est au Seigneur et tout ce qu’elle contient », les membres du NCLC rappellent que puisque la création appartient à Dieu et que les êtres humains n’en sont que les intendants, détruire l’environnement pour un gain égoïste revient à offenser non seulement son prochain mais aussi Dieu, Créateur et Maître de toutes choses.
« Nous devons donc reconnaître que participer au galamsey est incompatible avec notre foi catholique. On ne peut pas se dire vrai chrétien tout en détruisant la création de Dieu et en mettant en danger la vie des autres », affirment-ils.
Les leaders laïcs exhortent leurs compatriotes à prendre une responsabilité personnelle en s’abstenant de toute participation, directe ou indirecte, à l’exploitation minière illégale.
Ils exhortent les catholiques qui participent à la promotion du galamsey à se repentir, ajoutant : « Le galamsey contredit gravement les valeurs de notre foi. C’est un péché qui crie justice au ciel et qui met en danger le salut de l’âme. »
Ils appellent les curés de paroisse, les associations de laïcs, les petites communautés chrétiennes et tous les conseils paroissiaux à intensifier l’enseignement et le dialogue sur ce sujet, et à offrir soutien et orientation à ceux qui cherchent des alternatives.
Réitérant l’appel des évêques à l’état d’urgence, les leaders laïcs réclament la poursuite en justice des auteurs d’infractions, sans crainte ni faveur, y compris ceux qui occupent des fonctions élevées.
Ils exhortent le gouvernement à créer des activités économiques durables, en particulier pour les jeunes, et à lancer un programme national de reforestation et de réhabilitation des terres afin de restaurer les dégâts déjà causés par l’exploitation minière illégale.
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